21 octobre 2009

Ségolène Royal, adepte du teasing politique.


Interrogée par Laurent Delahousse (hier soir sur France 2) dans le cadre de son émission « Un jour, un destin » sur une éventuelle candidature en vue de l’élection présidentielle, Ségolène Royal a répondu un habituel « je ne sais pas » laissant, dès lors, toutes les spéculations possibles à son égard. Force est de constater que par cette position, l’ex candidate se démarque une nouvelle fois de ses principaux concurrents tels Manuel Valls, François Hollande et Martine Aubry à l’ambition déclarée mais également de Vincent Peillon ou encore Bertrand Delanoë peu intéressés pour l’heure, paraît-il, par la question.

A trois ans à peine de l’échéance présidentielle, cette position est-elle pour autant étonnante de la part de celle qui se dit être « ailleurs », « dans un dépassement du PS » mais qui avait pourtant concédé en avril 2008 qu’elle « se préparait pour 2012 » ? Toujours aussi soignée et réfléchie dans sa relation atypique avec les médias, cette voie choisie par l’ex candidate est, en réalité, sans surprise tant celle-ci s’inscrit dans une stratégie (médiane) opérée depuis 2005, celle du « teasing » politique qui consiste (en plus d’attirer l’attention en permanence autour de sa personne) à tenir la presse en haleine et à acquérir ainsi de la valeur aux yeux des Français.

On se souvient notamment, en vue des primaires socialistes de 2006, de ses atermoiements presque caricaturaux qui verront l’ex candidate à la présidentielle se dire d’abord « dans une phase d’écoute », « prête au débat », « préparée » puis « candidate probable » avant qu’elle ne se lance officiellement. Un schéma rhétorique qui sera d’ailleurs reproduit à l’identique dans la course au poste de Premier secrétaire en 2008 démontrant, par la même, le talent de Ségolène Royal à rester continuellement sous les feux de la rampe. A l’époque en effet, la présidente de région « n’excluait rien », allait se « décider au moment venu », avait « l’intention d’aller jusqu’au bout » pour concéder qu’elle ne ferait pas de « sa candidature au poste de Premier secrétaire du PS un préalable » et finalement y aller avec le dénouement et la dramaturgie que l’on connaît.

Par conséquent, à l’heure où les journalistes s’étonnent de la position de Ségolène Royal, je ne suis pas surpris, quant à moi, par la dite stratégie, bien au contraire. Ce qui me surprend davantage en revanche, c’est le flop même de l’audience de l’émission « Un jour, un destin » consacrée à Ségolène Royal, elle qui a tant l’habitude de fédérer les Français autour de ses prestations télévisuelles que ce soit sur les plateaux du JT de 20h ou sur le divan rouge et si accueillant de Michel Drucker. En effet, l’émission présentée par Laurent Delahousse n’a recueilli que… 9,2% de part d’audience contre 31,5% pour les « Experts : Manhattan » sur TF1 ; 15,4% pour la série « Un village français » sur France 3 ou encore 15% pour « Desperate Housewives » sur M6. Dès lors, la marque « Ségolène » perdrait elle de son attractivité ? L’histoire qu’elle a su jusque-là nous conter avec dextérité et beaucoup d’émoi commencerait-t-elle à s’essouffler, à perdre de son intérêt et à lasser peu à peu les Français ? L’épisode des régionales qui se déroulera au mois de mars prochain sera déterminant pour la suite de la carrière de l’actrice Ségolène. Assurément. François B.

2 commentaires:

  1. analyse intéressante mais, personnellement je ne crois plus du tout en elle. d'ailleurs on ne l'entend plus beaucoup la miss du poitou

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  2. avec ségo c'est toujours la même chose. d'ailleurs j'ai lu votre livre et elle applique toujours les mêmes méthodes en réalité

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