
Après la phase de croissance de 2006 puis celle de la maturité observée en 2008 lors de la séquence post présidentielle, la marque « Ségolène » connaîtrait-elle actuellement sa phase de déclin ? C’est la question que l’on est en mesure de se poser aujourd’hui au regard du dernier sondage de l’Observatoire de l’opinion LH2 publié le 23/11 par le Nouvel Obs à travers lequel nous pouvons constater une érosion indiscutable de l’attractivité de l’ex candidate sur le marché politique. Alors qu’en retenir ? Que 46% des sondés (de gauche comme de droite) pensent qu'elle n'a plus aucune chance d'être la candidate socialiste à la présidentielle. A la veille des régionales, la marque « Ségolène » traverse donc une crise qui la place dans une situation délicate à la fois vis-à-vis de l’opinion mais également à l’égard des sympathisants de gauche, lesquels ne sont plus que 30% à voir en l’actuelle présidente de région celle qui peut in fine les représenter.
Dans ce contexte, comment peut-elle donc redresser la barre de façon stratégique en vue de 2012 ? A mon sens, en retrouvant simplement ce qui faisait sa force et sa valeur ajoutée en 2006, lors de sa fulgurante ascension médiatico politique.
- d’une part, Ségolène Royal doit se placer à nouveau en véritable opposante face à Nicolas Sarkozy pour imposer dans l’opinion l’évidence d’un nouveau duel pour 2012 et par conséquent, légitimer sa candidature. Autrement dit, gagner à nouveau en compétitivité présidentielle pour s’inscrire dans la dynamique de Villepin et DSK, probables présidentiables donc concurrents sérieux.
- d’autre part, l’ex candidate doit, à mon sens, s’affranchir sérieusement des conflits (qui ont terni ces derniers temps son image de marque) et retrouver son code éthique et déontologique qui faisait sa différence en 2006. Rien n’est plus catastrophique en effet que le décalage d’image. L’épisode conflictuel avec Vincent Peillon est venu, à ce titre, brouiller un peu plus son image.
- enfin et surtout, la présidente de région doit redonner du contenu à sa « marque » c'est-à-dire retrouver une certaine attractivité politique (et donc du crédit), laquelle se gagne inévitablement en faisant des propositions innovantes et concrètes, si possible en cohérence avec les attentes et les préoccupations des Français. En somme, imposer et mener personnellement le débat dans une séquence de crise où les Français demandent à la classe politique d’être force de propositions, inventive et pro active. Pour Ségolène Royal, il s’agit donc de retrouver la dynamique de son élan participatif de 2006. A suivre de près donc. François B.