22 mars 2010

Ségolène. Toujours une image d’avance.


Dimanche soir, Ségolène Royal a gagné 2 batailles précieuses : la première, évidente, qui relève de la politique et la seconde plus subtile qui concerne l’image. Il y a, d’une part, cette large victoire (60,61% vs 39,39% pour Dominique Bussereau) dans la région Poitou Charentes qui place, à nouveau, l’ex candidate dans une posture crédible et légitime en vue de la présidentielle de 2012. En plus d’être la deuxième présidente de région la mieux élue (après Martin Malvy en Midi Pyrénées), Ségolène vient, à l’appui de son bilan et son style si singulier, de valider en effet une méthode personnelle (construite sur les alliances politiques) mais également de confirmer auprès de l’opinion sa stratégie qui s’appuie essentiellement sur un ancrage local empreint d’écoute et de proximité (cf : les séquences Heuliez et Xynthia) loin des polémiques partisanes et des logiques d’appareils. On l’a disait définitivement « seule » et désormais « distancée ». Au grand dam de la rue de Solférino et de ses cadres, là voilà aujourd’hui relancée avec de nouvelles perspectives naturellement nationales. Et d’avancer qu’il faudra compter de nouveau sur elle en vue des primaires internes (« Notre capacité de résistance a été reconnue » dira-t-elle).

D’autre part, il y a cette déclaration de l’ex candidate faite publiquement juste après l’annonce officielle des résultats du scrutin. Une nouvelle fois, c’est bien la scénarisation et la forme qui retiendront toute mon attention. En devançant dimanche soir Martine Aubry d’une manière si intentionnelle, Ségolène Royal a créé, une nouvelle fois, l’événement en incarnant, la première (à l’écran), la victoire de la gauche (celle-ci même illustrée par son score record) personnifiant, par là même, le retour de l’opposition sur le devant de la scène politique : soit une première intervention d’autant plus impactante qu’elle sera exposée à une heure capitale de grande audience. En imposant (encore) son rythme médiatique (comme au second tour de la présidentielle 2007 – intervention la première à 20h02 tel le vainqueur), Ségolène s’est surtout positionnée comme la (vraie et seule) porte-parole de la gauche qui gagne. A ce titre, les formules finement choisies lors de son intervention sont intéressantes : « C’est une belle victoire des présidents de région de gauche et de leurs équipes » lancera-t-elle à son pupitre. Endossant, le temps d’un discours, le costume de numéro 1 du parti en lieu et place de la maire de Lille, Ségolène Royal s’affirmera, à l’appui d’un discours de leader, comme la véritable patronne tout en restant au dessus du PS. Jamais dans son allocution, elle ne prononcera en effet le mot « socialiste » ni même le nom de « Martine Aubry », comme pour mieux minimiser le rôle de l’actuelle première secrétaire (légitimée dès lors à la tête du parti) dans ce triomphe électoral : « Cette victoire n’appartient pas à un camp mais à tout le pays » rajoutera-t-elle.

Dans une démarche, de fait, prospective, l’ex candidate finira, dans son discours, par s’inscrire de nouveau comme la principale opposante à Nicolas Sarkozy (« Nicolas Sarkozy doit comprendre que sa politique épuise la France »), une posture qui devrait, d’ailleurs, s’intensifier ces prochaines semaines. Passionnant donc. Pour finir et pour l’anecdote, je partage avec vous le commentaire de Dominique Bussereau au soir du second tour qui montre l’aura de la présidente de région. Et qui, en meme temps, m’a fait sourire. « Face à une star, une idole, nous n’avons pas fait un si mauvais score ». A continuer de suivre avec attention. François B.

2 commentaires:

  1. je crois qu'elle sera là en 2012. ca promet encore une guérilla à gauche décidément en france il se passe tjrs quelque chose

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  2. Modernes, soyez résolus!

    Les accrocs au portrait des familles et foutage de gueule permanent sortent, du bocal quasi météorologique, le QUOI à poser là, maintenant, tout de suite, nu et lisse, qui palpite: the kiss out in!
    Vite! Passe-moi, la caisse à outils! (Personne à Oeil-de-guerre, in “ZOOM pour le meilleur et pour le mieux”)
    Pas vraiment un baiser de Judas. Plutôt quelque chose mouillé, collé au vasistas. Une chose complètement dingue. Si elle met la pensée allemande, passablement boursouflée, en déroute, l’esprit français, frisant la rupture, passe outre.
    Se profile alors, aux yeux du profiler ès-bêtes de scène médiatique, le corps irrigué de vif argent, une scène d’amour qui combine la mauvaise foi et un mannequinat dépouillé de tout esprit critique.
    Je vous laisse imaginer le déshabillage! Sa fébrilité! Et répondre virilement à ceci: entre le labourage exotique et le déballage industriel, lequel est le plus moderne? Mais foin de toute critique! Pour une fois, soyons positifs!
    Proposons un titre au roman en train de s’écrire. Un titre extrait d’une cuisse esclave, debout! Un titre à rendre marteau, le coucou des salons automnaux et printaniers. Et jaloux, le julot libéré qui a pour pampres quelque impalpable pamphlet très-pompé. Dans sa tête, en fait, il est pompette.
    Et donc eccolo:

    COHN FOR RAMA!

    De quoi meubler l’abyssale solitude et ses appendices électoraux!

    Sur Cohn-Bendit pas manchot, empereur, en matière d’étatisme libéral, voir
    http://www.canalblog.com/cf/fe/tb/?bid=268123&pid=17301674
    Et aussi en bibliothèque, “une envie de politique”, 1998, définitivement indisponible. La crise de 2008 a fait ravaler quelque peu les envies carnivores de monsieur soleil vert. Depuis, il rumine: que faire?

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