21 janvier 2011

Pourquoi DSK n’a aucune chance pour 2012.


Comme en témoigne actuellement le mystérieux silence orchestré autour d’une possible candidature pour 2012, DSK a donc fait le choix assumé de la stratégie dite de « l’attente » qui vise, tout en créant du désir dans l’opinion, à se positionner au-dessus de la mêlée socialiste pour ainsi gagner de la hauteur et donc conférer, aux yeux des Français, une posture de présidentiable inéluctable. Facile donc.

Pourtant, si cette raréfaction de la parole politique, si chère en son temps à François Mitterrand, a été dans un premier temps incontestablement un atout pour DSK, lui permettant notamment d’humer l’air forcément enivrant des altitudes sondagières, celle-ci va vite devenir, selon moi, un sérieux handicap au moment où il se lancera officiellement en campagne. Et ce pour 2 raisons :

-d’une part, parce que ce silence est en train, à l’appui de sa récente chute de popularité, de créer peu à peu un fossé naturel non seulement avec les sympathisants PS mais également avec les Français. Et donc de le couper sensiblement de sa cible électorale. Aussi, bientôt sur le terrain, au contact des « vrais gens », DSK, déjà peu habitué des campagnes, risque fort bien de payer cher ce positionnement « au-dessus de la mêlée » et donc d’apparaître en décalage, c’est-à-dire loin du « réel » de la rue de Solférino et de la « vraie vie » des Français. En d’autres termes, aux antipodes des préoccupations et des attentes du moment. A vouloir trop tarder, DSK va simplement rater cette fameuse rencontre magique de l’homme avec son peuple, celle dont parlait justement Mitterrand et qui scelle, dit-on, le sort de toute élection présidentielle.

-d’autre part, parce que l’image (perçue tout du moins) de DSK est en parfaite contradiction avec les marqueurs forts constatés dans l’opinion. « Griffe de luxe », de par son passage remarqué au FMI, DSK incarne en effet le candidat « haut de gamme », celui justement du système à l’heure où « le peuple de gauche » aux valeurs encore traditionnelles attend vraisemblablement une sanction symbolique des élites, une dose « d’anti-conformisme » et surtout une vision de société via des prises de position fortes sur des thématiques telles que, crise financière oblige, la mondialisation ou encore la finance.

A moins d’une stratégie radicale à la « Ctrl-Alt-Suppr » qui viserait justement à effacer soudainement de la mémoire collective son appartenance passé au « système », voilà donc les 2 raisons d’image pour lesquelles - pour l'heure - DSK n’a aucune chance, selon moi, de remporter les primaires socialistes en octobre prochain. Car finalement incapable d’incarner "l’homme de gauche" et donc de nourrir l’identité du parti socialiste. Et plus largement de la gauche française. Affaire à suivre. François B.

2 commentaires:

  1. Analyse intéressante et qui me confirme dans mon idée qu'il ne sera pas candidat... A suivre !

    RépondreSupprimer