A l’instar de celle de JF. Copé, l’image de
François Fillon a été sensiblement écornée en novembre dernier lors de
l’épisode grotesque de l’investiture de l’UMP. Car en plus d’avoir été la
caricature de l’homme politique (quête du pouvoir, personnalisation du débat,
égo trip, suspicion de tricheries), l’ancien Premier Ministre a aussi incarné
la double image de la défaite et de la division réunies.
Aussi, après le temps stratégique du silence
(et donc de la raréfication de sa parole publique), François Fillon se devait
de mettre un terme à cette parenthèse réflexive.
- D’abord, parce qu’il se devait de reprendre
la parole pour rassurer ses proches et soutiens qui contribueront à coup sûr à
nourrir sa dynamique ces prochaines semaines ;
- Ensuite, parce qu’il se devait très vite de
redorer aussi son image de marque, à la fois d’homme de proximité et d’homme
d’Etat. Exit donc le nombrilisme politique ! François Fillon se lance
« à la rencontre des français » dans ce qu’il annonce même être
« un Tour de France ». L’heure est donc désormais à l’écoute et au
terrain qui donneront lieu à un projet d’ici 2 ans. Le projet donc l’emporte
sur sa personne. Enfin!
Mais ce qui est intéressant dans cette séquence
de retour médiatico-politique, c’est la posture résolument anti-sarko qui est
en train de se déssiner chez François Fillon.
-
D’abord, le tempo. Fillon a décidé de ne pas céder au diktat de l’urgence et de
l’instantaneité. Sur ce point donc, Fillon c’est l’anti-Sarko, l’anti
« Speedy » comme on l'appelait lors de son passage Place Beauvau.
Fillon sait sa marche longue. Aussi, il dit « se préparer » et être «
déterminé » commençant intelligemment à installer dans l’opinion sa
candidature pour 2017. Fillon prend le temps et date puisqu'il annonce déjà son
projet de " dans 2 ans ". Ce qui rappelle au passage le Chirac dans
sa version 93.
-
Ensuite, la catégorie du match qui se profile. Une chose est sûre, Fillon ne
s’inscrira pas à nouveau dans une guerre fratricide d’avec Copé. Aussi, a-t-il
décidé d’installer à droite le seul duel présidentiable qui soit : Fillon
vs Sarko. En affirmant dans le Monde être « au même niveau que Sarkozy »,
Fillon choisit d’ores et déjà de boxer dans la catégorie la plus
importante, celle des poids lourds relayant de façon maligne Copé à celle des
poids plumes. En ce sens, Fillon devrait prochainement nourrir sa posture
d’homme d’Etat à l’appui moins de son bilan que de son expérience aux
plus hautes fonctions. Il devrait dans le même temps aussi bousculer l'ancien
chef de l'Etat.
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