4 mars 2009

Quel bilan ?


Entre l’échec du congrès de Reims, la victoire à l’arrachée de Martine Aubry au poste de Première secrétaire, la mise à l’écart (volontaire ?) de Ségolène et des « Royalistes » lors du Conseil national du Parti, que retenir, sur le plan de l’image, de cette dernière séquence socialiste, fortement médiatisée mais pour le moins agitée :- l’érosion de la marque « PS », en termes de désirabilité et d’attractivité, au sein de l’opinion publique. Comment en être autrement ? Après le fiasco du congrès de Reims, le manque de prise de position et de réactivité face à la crise (sujet pourtant porteur pour la gauche), les batailles de personnes, les divisions internes, le triste spectacle du second tour (entre les vrais faux gagnants), force est de constater que l’estampe PS s’est associée, ces derniers jours, à ce qui se fait de pire en politique entre les manœuvres d’appareil, les tricheries et les guerres fratricides. Dès lors, selon le dernier baromètre Sofres paru le 04/12, « seuls 33% des Français ont une bonne image du Parti socialiste » (versus 40% en septembre dernier). Pour un parti qui n’est pas au pouvoir à l’échelle nationale, c’est rare d’atteindre un tel score d’impopularité !- la popularité de Martine Aubry, à l’inverse, qui a gagné en popularité (depuis son élection) avec 49% (+11 points) de bonnes opinions selon ce même sondage.


Pour autant, l’enjeu pour la maire de Lille et nouvelle Première secrétaire sera autant de se trouver une ligne idéologique claire qu’un positionnement différenciant sur le marché politique. En d’autres termes, l’noif sera de se forger une vraie identité (de marque) lui permettant ainsi de se distinguer facilement des offres concurrentes de gauche type Hamon, Mélenchon ou DSK lequel (loin du PS et de ce tintamarre politique) est (aujourd’hui) considéré par les Français comme le meilleur candidat socialiste pour la prochaine présidentielle : 25% selon un sondage Viavoice publié dans Libération le 08/12. Il lui faudra également soigner la forme et ne plus rester focaliser uniquement sur le fond, au risque (à terme) de ne pas être attractive et force de séduction. - la détermination de Ségolène Royal pour 2012 et par là même la confirmation (une fois de plus) de son statut de marque « présidentiable », laquelle est, malgré la défaite, perçue par les sympathisants socialistes comme la meilleure candidate pour 2012 (30% selon un sondage BVA-Express paru le 25/11). A l’instar de son discours post présidentiel du 02/05/07 évoquant (paradoxalement) « d’autres victoires », Ségolène s’est aussitôt projetée dans l’avenir appelant les internautes « à continuer plus que jamais » la bataille renvoyant ainsi l’image d’une femme politique sereine, déterminée et sûre de son destin.


Certes, Ségolène n’a pas gagné mais vu le contexte elle n’a pas vraiment perdue non plus, d’autant qu’elle a réussi (contrairement à Aubry qui s’est construite à l’appui des alliances) à rassembler 50% (« si ce n’est un peu plus » selon elle) sur son seul nom. Consciente qu’une présidentielle se gagne sur la durée et par une exposition (médiatique et politique) permanente, l’enjeu pour la présidente de région sera de continuer à incarner la jeunesse, la modernité et le renouveau face à l’image traditionnelle du PS incarné par Aubry. Dans ce contexte et sans le soutien, pourtant décisif, du parti, sa structure associative Désirs d’Avenir devrait, dans ces prochains jours, devenir très active réalimentant dès à présent ses réseaux et ses soutiens. A suivre. François B.

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