5 septembre 2009

La « femme marque », Ségolène Royal, orchestre son retour politique.


Après la rentrée politique réussie de Martine Aubry et la ré affirmation, au sein du PS, de son statut de numéro 1 (cf : post blog), Ségolène Royal contre-attaque fissa en annonçant donc sa nomination au poste de « Présidente » de son association « Désirs D’avenir », laquelle tend à ressembler de plus en plus à un parti bis. L’objectif de cette nomination (selon Ségolène Royal elle-même) en lieu et place de son avocat Jean-Pierre Mignard : « donner à Désirs d'avenir une dimension internationale et l’intégrer dans les réseaux de think tanks anglo-saxons qui sont très demandeurs de cette expertise (...) qui est assez unique sur les questions démocratiques ». Ca c’est pour la version journalistique serai-je tenté d’ajouter.

En revanche, en termes de communication, cette prise de parole ne relève pas du hasard. Elle intervient dans un calendrier bien précis : juste après le congrès de Reims (et le come back médiatique et pour le moins remarqué de sa première secrétaire Martine Aubry) et quelques jours avant la deuxième édition de sa fête de la fraternité, prévue le 19 septembre. Capitalisant sur le « vrai savoir-faire » et la « vraie compétence technique » (sur le volet participatif notamment) de sa structure associative, Ségolène Royal envoie donc un message politique clair à ses adversaires, celui de s’organiser et de faire de Désirs d’Avenir son principal relais en vue des élections régionales de 2010 puis des présidentielles de 2012.

Consciente en effet que le parti socialiste actuel (dirigé par Martine Aubry, elle-même possible présidentiable sur l’échiquier politique) ne pourra appuyer l’ex candidate dans sa longue marche présidentielle, Ségolène Royal entend donc capitaliser sur sa propre association (de supporters) et ainsi monter en puissance. Dans les semaines qui viennent, l’objectif de Désirs d’Avenir reposera donc, selon moi, sur 3 éléments clés :

1. assurer, à la manière d’un parti politique, une présence massive sur le terrain pour dès aujourd’hui séduire, rassembler et convaincre les sympathisants de gauche en vue des primaires ouvertes. « 2012, c’est demain » avait d’ailleurs prévenu Ségolène Royal au lendemain de sa défaite au poste de Première secrétaire ;
2. exister, à l’appui de cette structure, sur la scène politique. N’oublions pas en effet que Ségolène Royal n’a ni la légitimité (de parole) d’un Premier secrétaire ni celle d’un Parlementaire. Dès lors, Désirs d’Avenir sera censé, en plus de combler l’absence du soutien essentiel d’un parti, conférer et lui apporter du crédit : sa récente nomination au poste de « Présidente » de l’association (en recherche de visibilité et de crédibilité) devant aller aussi en ce sens.
3. évoluer dans le sens du parti (donc plus à contre courant) afin de préserver aux yeux des sympathisants de gauche son image de marque.

A l’instar donc de Nicolas Sarkozy en son temps, Ségolène Royal s’organise, se prépare et orchestre d’une manière stratégique son retour politique. Les vacances sont belles et bien terminées. La course a commencé. Le compte à rebours est lancé. Chaque prise de parole va être minutieusement préparée. Je m’en réjouis à l’avance. François B.

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