30 novembre 2010

Coucou me revoilou : Ségolène ou la non surprise de déclaration.


Ségolène Royal nous avait prévenus. Elle disait « se préparer », « être prête »,
« candidate probable », là voilà donc - et pour une seconde fois - officiellement lancée à la course aux primaires socialistes, étape indispensable donc pour décrocher le tant convoité Graal présidentiel. A l’heure où les médias qualifient, et naïvement, cette déclaration de « surprenante », je souhaite réagir spontanément sur la façon particulièrement stratégique dont la Présidente de Région a orchestré cette annonce - proximité oblige - à la presse quotidienne régionale (Nouvelle République du Centre Ouest).

Dotée d’un sens du réalisme singulier et d’une culture rare de l’anticipation, la présidente de Région Poitou Charente a fait preuve, une nouvelle fois, de vista politique. Et ce pour 2 raisons principales :

-d’une part, parce qu’en profitant d’un « pacte » illusoire et désormais fictif, l’ex candidate prend encore de court Martine Aubry, pour autant première et
« légitime » première secrétaire PS, laquelle se retrouverait maintenant (dans l’hypothèse d’une candidature à son tour) à l’origine d’une nouvelle guerre interne
- forcément destructrice - en vue des primaires.

- d’autre part, parce qu’elle relègue habilement DSK - un de ses principaux concurrents aussi - au poste pas moins de « meilleur chef de gouvernement que la France pourrait avoir », soit une façon indirecte (par le biais d’un simili « shadow gouvernement ») de se placer comme « la » seule et unique candidate légitime.

Par cet effet d’annonce réussi car politiquement tactique, Ségolène Royal rentre dans une nouvelle séquence, celle où - pour retrouver l’attractivité et la dynamique de son élan de 2007 - la présidente de région devra nourrir sa « marque » de contenu avec des propositions innovantes et concrètes répondant aux préoccupations des Français. Le produit politique n’est en effet plus nouveau. Certes. Il doit donc être maintenant de « qualité ». C'est l'enjeu.

Aussi, compte tenu (entre autre) de l'impopularité durable de N. Sarkozy due autant à sa politique qu’à son style et de la conjoncture socio économique actuelle, il n’est pas improbable que celui ou celle qui remporte les prochaines primaires socialistes ne soit d’autre que le futur Président de la République tant 2012 risque d’être davantage un vote « contre » plutôt qu’un vote « pour » (Sarkozy).
On comprend donc mieux l’enjeu autour de ses primaires. Et la tactique de Ségolène Royal qui - contrairement à ses principaux concurrents PS - en a une envie folle un peu comme avait, en son temps, F. Mitterrand. Et puis en France, surtout en politique, le perdant d’hier est souvent le gagnant de demain. Affaire à suivre donc. Et de très près. François B.

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