8 décembre 2009
La marque « UDF » à nouveau au centre du jeu.
A la tête d’un parti (le « Nouveau Centre ») qui peine à exister et à être reconnu par les Français comme une offre politique claire et crédible, Hervé Morin s’est dit, il y a quelques jours, très intéressé par l’idée de racheter la « marque » UDF pour ainsi rebaptiser son propre courant. A la veille des élections régionales de mars 2010 puis celles présidentielles de 2012, ce changement stratégique de nom, souhaité par l’actuel ministre de la Défense, serait en effet une belle opération, en termes d’image mais également sur le plan politique, tant le « Nouveau Centre » souffre, sur l’échiquier politique, d’un cruel manque de notoriété, d’identité et de positionnement. Car même si l’étiquette « UDF » (Union pour la Démocratie Française) peut paraître, à première vue, désuète voire passéiste, celle-ci semble incarner, toujours aujourd’hui, une certaine garantie aux yeux de l’électorat.
Source d’évocations et vecteur de valeurs, l’estampe « UDF » serait même, dans une certaine mesure, un repère pour les consos électeurs. Autrement dit, un gage de caution et de sécurité au moment du passage dans l’isoloir. Une force de marque qui s’est d’ailleurs illustrée lors d’une récente simulation orchestrée par le parti lui-même. Point intéressant en effet. Lorsque le label UDF est accolé aux noms de personnalités politiques (issus donc du « Nouveau Centre »), on constate que ces candidats réalisent des scores comparables à ceux de 2004. Riches d’enseignements, ces résultats montrent d’une part, que l’UDF reste fortement ancrée dans l’opinion publique et d’autre part, que le parti l’emporte sur les personnalités qui le composent. Autrement dit que la marque l’emporte sur ses produits (contrairement par exemple à Georges Frêche qui n’a pas besoin du PS pour exister).
Par conséquent, racheter cette marque politique ombrelle (propriété d’Hervé de Charette depuis 2004) et la relancer aujourd’hui sur le marché, permettrait donc à Hervé Morin et à son courant de gagner la notoriété, l’aura, le crédit, la confiance et la réassurance naturels dont bénéficie naturellement l’UDF. L’Union pour la Démocratie Française, en tant que marque, suggère en effet une représentation mentale qui renvoie à un territoire propre (centre/centre droit), à une histoire commune (courant créé en 1978) et à des figures telles que Le Canuet, JJ Servan Schreiber, Barre et bien sûr VGE. Soit tout un ensemble d’attributs (et d’atouts) qui composent la marque et qui permettraient à l’actuel ministre de la Défense de se positionner clairement sur le marché politique et de capitaliser demain sur une « marque » déjà (bien) installée dans l’esprit des Français (quand on sait le temps qu’il faut pour construire une marque forte, faire du neuf avec du vieux semble être, dans ce cas, la meilleure stratégie à suivre). A l’heure où François Bayrou peine à se positionner et à se « présidentiabiliser », l’enjeu est donc de taille pour Hervé Morin et sa formation politique pour enfin exister et ne plus être « satellisé ». La balle est au centre donc. Affaire à suivre dans les semaines qui viennent. François B.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
analyse intéressante mais reconnaissons que morin aura du mal exister avec ou sans sa "marque" udf
RépondreSupprimeralors il l'a finalement eu cette marque ?
RépondreSupprimerc'est le patron du modem qui aurait du se ré-approprier l'UDF. Quelle connerie ce modem ? Qui connait ce parti ? ce nom ? que dit-il au français moyen ?
RépondreSupprimer