Le
« bashing politique », technique ou « art » consistant
à taper sur le fond mais surtout sur la forme d’une personnalité politique,
n’est pas un sport nouveau en France. Sur le sujet, l’ancien locataire de
l’Elysée, N. Sarkozy, peut tout à fait tenir une conférence d’au moins… ½ journée tant il fut pendant son mandat qualifié
entre autres de « La honte de la 5ème République » ou
encore de « Voyou de la République » pour les seules Unes de « Marianne ».
Après avoir été présenté un temps comme le « Président Normal », F. Hollande subit donc à
son tour les attaques tous azimuts de la presse quotidienne & magazine,
de tous bords de droite comme de gauche, laquelle - au-delà de l’effet de buzz constamment
recherché pour doper ses ventes - a contribué ces derniers mois à discréditer
l’image de l’homme politique, à creuser le fossé entre les élites et son peuple
et à affaiblir incontestablement l’autorité de l’Etat. Rien d’étonnant donc que
l’homme politique moderne, à l’appui des derniers sondages, soit perçu pour 70% des Français comme un « corrompu », que « les Français éprouvent à son encontre avant toutdu dégoût pour 36% et de la méfiance pour 32% d’entre eux » :
-
lorsque, en
permanence, la presse participe au « spectacle » et à leur mise
en scène « marchande » en faisant par exemple poser NKM enceinte avec en arrière plan une harpe, A. Montebourg en marinière ou
dernièrement S. Royal, « femme marque », en liberté guidant le peuple (rappel
ci-dessous et sans aucun trucage) ;
-
lorsque, en
permanence, la presse participe au populisme ambiant (syndrome du « tous
pourris ») à l’aide de couvertures de presse ultra violentes (ci-dessous) lesquelles
- logique publicitaire oblige : force de l’image et poids des mots-
n’abordent que très rarement l’action avec
le recul pourtant nécessaire à ce type d’exercice. Twitterisation de l’époque,
la presse n’a pas le temps, n’a plus le temps en tous cas de l'analyse. La quoi ?
Dans
ce contexte de « crise » (et pas seulement d’image), doit-on donc s’étonner
de constater l’impopularité record du Président en place ou encore de le voir
siffler le jour d’une commémoration comme le 11 novembre ? Certes, les
politiques (gauche et droite confondus) sont en partie responsables du niveau
de violence palpable dans notre pays mais quid de la presse, 5ème
pouvoir reconnu, de ses rédacteurs en chefs et de leurs « 1ère
de couv » exhibées en promo sur les chaines télé ? Je pose la
question et je lance ici le débat. La critique est essentielle mais l’époque
mériterait parfois aussi un peu de hauteur dans les analyses et de qualité dans
le « spectacle » (pourtant payant) offerts aux lecteurs et
téléspectateurs citoyens avant tout. Car les urnes, elles, s’en souviendront. Politiques
comme journalistes sont aujourd’hui prévenus.
RAPPEL DE QUELQUES UNES EN 2013.