Les universités d'été des différents partis s'affichent en une des pages politiques
et monopolisent une grande partie de l'attention médiatique. Pourtant, peu de
décisions fortes devraient être prises, et les querelles d'ego devraient
(encore) prendre le dessus.
Atlantico : La fin du
mois d'août marque traditionnellement la période des "universités
d'été" des formations politiques. Ces évènements accouchent pourtant
rarement de grandes décisions (hormis les années d'élection présidentielle) et
ne passionnent pas les foules. Pourquoi donc leur donner un tel éclairage
médiatique ?
François Belley : Les universités d’été s’inscrivent dans un
contexte de vide médiatique où l’on est surtout dans des thématiques
"départs/rentrées". On aura des sujets comme "où est-ce que les
ministres passent leurs vacances ?", "quelle tenue décontractée
portent-ils ?" et quand ils reviennent "premier conseil des ministres
: quel membre du gouvernement a le teint le plus hâlé ?" Le mois d’août
est souvent une période où il n’y a pas grand-chose à dire, c’est un mois un
peu mort en termes d’actualité des ministres. A part la rentrée et donc le
premier conseil des ministres, il n’y a pas grande chose à dire. La vraie et
seule question, c’est – à gauche comme à droite – de savoir ce que l’on sort de
ces universités d’été. Et comme le suggère votre question, le problème est
qu’elles ne s’intègrent pas dans des séquences fortes, même si on est à la
veille de municipales. On est dans une période de défiance envers les
politiques. Donc, on a une situation de vide de l’actualité politique et des
gens qui, dans leur majorité, s’en moquent. On est donc obligé de remplir du
vide avec quelque chose qui n’intéresse effectivement pas l’opinion publique.
Comment les médias s'y
prennent-ils pour donner un quelconque intérêt à un évènement qui, hormis pour
les initiés, n'en a pas ? Y a-t-il une couverture particulière de l'évènement
et cela fausse-t-il la perception de la réalité ?
Les médias jouent, pour
donner plus d’intérêt à ces universités d’été, sur l’aspect "c’est la
rentrée". C’est, visuellement, un des seuls moments de l’année où vous
allez voir des politiques avec le teint bronzé, sans cravate, et en chemise.
Mais qu’est-ce qui va ressortir sur le fond et quel impact sur les Français ? A
mon avis, pas grand-chose, d’où le manque d’intérêt. Par contre, les rentrées
politiques et les universités d’été gardent un côté très traditionnel et sont
souvent l’occasion de créer une première dynamique.
Les universités d'été
sont aussi le moment – en principe – d'une réflexion poussée sur certaines
thématiques. Pourtant, les conclusions des séminaires, tables rondes ou autres
ne sont presque jamais abordés dans la presse. Pourquoi cette ignorance, alors
que le grand public ne se montre pas passionné par les querelles d'ego ?
C’est en effet une vraie
question. Je crains que le problème soit que le fond du contenu politique ne
rentre pas dans les formats médiatiques comme un "30 secondes" au
"20 heures" où un article de journal écrit. C’est dommage car c’est
peut-être là que se trouve les vraies propositions, et c’est cela que les
Français attendent. Malheureusement, bien que les gens soient lassés des
querelles d’ego, je pense que la forme continue de l’emporter sur le fond. Pour
dépasser la forme, il faut avoir une vraie culture politique, savoir dépasser
le raccourci, être dans l’analyse… Pour que les choses changent vraiment, il
faut que s’enclenche un cercle vertueux, qui poussera la presse à changer et à
aller plus vers des questions de fond, et à ne pas devoir tout réduire à des
contenus rapidement compréhensible à un titre accrocheur ou à un
"tweet" de 140 caractères.
Cette couverture massive
d'un évènement perçu comme peu significatif est-il le signe d'une coupure entre
les journalistes politiques et l'opinion publique, ou d'une fascination des
Français pour la vie politique amenant les médias à couvrir à tout prix des
sujets sur ce thème, même mineurs, en période de rentrée ?
On a vu dans les
derniers sondages une vraie défiance des Français à l’égard des hommes
politiques que l’on associe volontiers à la corruption. Pourtant, dans le même
temps, les Français continuent de se passionner pour la politique. La France et
le pays qui, avec les États-Unis, publie le plus de sondage politique chaque
année et certaines élections atteignent encore une participation très
importante. Il y a vraiment un intérêt "en fil rouge" pour la
politique. On est donc obligé de traiter le sujet dans les médias. Il y a une
très forte demande de l’opinion pour des sujets politiques. C'est sûr, la
période peu propice fait que tous les journaux se retrouvent à faire leur une
sur ce sujet peu intéressant, alors que si l’on regarde l’actualité dans le
monde, il y aurait bien d’autres sujets à traiter, ce qui créé ce sentiment de
décalage.
Les
universités d'été des différents partis s'affichent en une des pages
politiques et monopolisent une grande partie de l'attention médiatique.
Pourtant, peu de décisions fortes devraient être prises, et les
querelles d'ego devraient (encore) prendre le dessus.
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Les
universités d'été des différents partis s'affichent en une des pages
politiques et monopolisent une grande partie de l'attention médiatique.
Pourtant, peu de décisions fortes devraient être prises, et les
querelles d'ego devraient (encore) prendre le dessus.
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